Muze

Balance ta muze #5

Ces femmes RugbyWomen

Si la passion du ballon ovale se décline aussi au féminin depuis 1965, à ses débuts, la culture du rugby reste essentiellement masculine portant des valeurs soi-disant toujours masculines comme la virilité, le courage la force et la résistance à la douleur.

Les femmes n’y ont donc simplement pas leur place !

En France, c’est en cette année 1965 que les premières équipes féminines naissent – soit plus d’un siècle après les hommes -, sur l’initiative de jeunes lycéennes et universitaires, désireuses alors de contribuer à la vaste campagne contre « la faim dans le monde ».

En dépit d’un climat difficile où l’on pouvait entendre que « Le rugby est contre-indiqué pour les jeunes filles et les femmes pour des raisons physiologiques évidentes » (Colonel Crespin- 1969) ; quelques pionnières ont réussi à s’organiser dès 1969-1970 en déposant à Toulouse les statuts de l’Association française de rugby féminin (AFRF) qui deviendra ensuite en 1984 la Fédération française de rugby féminin (FFRF), avec, cette fois, l’agrément du ministère des sports. Ce système perdurera jusqu’à ce qu’en 1989, l’imposante Fédération française de rugby (FFR) se décide enfin à prendre en charge le rugby féminin.

Ces femmes ont relevé les manches pour se forger dans la douleur une place au sein du fief sexiste que représente le monde sportif.

Elles doivent leur présence, dans cette discipline notamment, à l’acharnement et au courage de figures féminines héroïques qui ont dû affronter un terrible parcours.

Pour que le sport féminin se développe et s’émancipe, il fallut des pionnières, comme Carole Durand-Laurier en rugby, prêtes à renverser les préjugés misogynes et à lutter contre l’ordre dominant de la société française.

Il leur a fallu faire admettre que les différences physiques et les habiletés sportives entre les femmes et les hommes ne sont pas d’ordre génétique, et que, comme l’ont prouvées les neurosciences, l’habileté technique d’un individu est liée à son entrainement, pas à son sexe

Il leur a fallu faire admettre que les différences physiques et les habiletés sportives entre les femmes et les hommes ne sont pas d’ordre génétique, et que, comme l’ont prouvées les neurosciences, l’habileté technique d’un individu est liée à son entrainement, pas à son sexe.

Dans le championnat de rugby à XV, toutes les joueuses, y compris les internationales, travaillent. Certaines sont même obligées de prendre des congés sans solde pour participer aux rencontres internationales.Joueuses de haut niveau au statut purement amateur, leur passion les oblige à concilier travail la semaine, entraînement le soir et match le weekend.

Parce que le rugby exige une volonté sans faille d’engagement collectif vers un seul but, commun à toutes, elles savent démontrer un véritable esprit d’équipe et une forte cohésion.

Et pour gagner une victoire sur leurs adversaires, et ainsi atteindre leur objectif, elles surmontent les épreuves que suppose un match en prouvant qu’elles savent être performantes.

Le rugby est un sport de combat collectif qui exige d’avoir un excellent esprit d’équipe.

La force de ce sport est de jouer ensemble sans faire de différences de couleur de peau ou de quelconques opinions. Il est indispensable d’avoir confiance en son coéquipier pour jouer « libérée ».

Alors, contre tout individualisme et faisant fi de leur fierté personnelle, elles développent ensemble un sentiment d’appartenance à ce groupe de femmes et une estime collective d’elles-mêmes parce qu’elles savent que le génie du jeu, quel que soit son talent, est plus dépendant de ses coéquipières que dans tous les autres sports et que le talent individuel n’y a de sens que si le collectif a aussi du talent.

 

Ce sont toutes ces qualités, que je ne prêterai pas toujours aux hommes, d’adaptation, de résilience, de discipline et d’audace que déploient ces rugbywomen qui forcent mon admiration et font d’elles, à mes yeux, de vraies Muzes.